« Le retour du Messie dans la Gloire » p.19
L’étude approfondie d’un théologien, le Révérend Père Joseph de Sainte-Marie, nous explique :
Jusqu’au début du siècle, on raisonnait ainsi :
“Seul l’Évangile est objet de foi théologale” : la foi du baptême.
Devant toutes les révélations privées, on était libre de croire ou de ne pas croire, d’en prendre et d’en laisser.
A cette mentalité venaient s’ajouter des textes de l’Église, depuis Benoît XIV jusqu’à Pie X, qui disaient : l’Église ne fait que permettre “de croire”, et d’une foi simplement humaine, aux messages des révélations et autres apparitions privées.
Grâce à Dieu, depuis quelque temps, des théologiens comme le Père Balic, président de l’Académie mariale internationale de Rome, des évêques, des cardinaux comme le cardinal Cerejeira, patriarche de Lisbonne, bref, des voix hautement autorisées se firent entendre pour dire :
“Mais enfin, ce n’est pas suffisant ; si Dieu parle, il faut quelque chose de plus qu’une foi simplement humaine et facultative dans la réponse à lui donner.”
Voici comment le Révérend Père Joseph de Sainte-Marie fonda théologiquement la conduite à tenir (le Saint-Père, à la suite de l’attentat du 13 mai 1981, le chargea d’étudier ce point délicat, très peu connu dans l’Église, notamment au sujet des apparitions de Fatima) :
1. Il y a les révélations privées : messages personnels communiqués à des âmes pour leur bien particulier.
2. Il y a les prophéties publiques, données par d’autres âmes privilégiées à l’Église, pour la conduite des fidèles.
C’est le cas typique de Dozulé comme de Fatima. Toute l’histoire de l’Église, ainsi que la lecture de l’ensemble des actes des apôtres, démontrent la permanence des prophètes.
En effet, voici une parole étonnante de l’Épitre aux Éphésiens (chapitre 2, verset 20) :
“Car la construction que vous êtes (l’Église) a pour fondation les apôtres et les prophètes”
Or, il s’agit là, tout le contexte le prouve, des prophètes du Nouveau Testament.
Ce qui caractérise le prophète, c’est sa parole non pas inspirée, mais dictée par l’Esprit Saint. Le prophète doit répéter, souvent sans comprendre, ce qu’il entend.
Le prophète a uniquement pour mission de transmettre un message céleste aux hommes, les informant des volontés divines sur leur conduite, leur présent, mais aussi sur l’avenir de l’humanité.
Par l’élection de l’Esprit Saint, la voix du prophète est complémentaire, mais différente de la hiérarchie ecclésiastique, qui est une hiérarchie établie par les hommes.
Pour déterminer si un homme ou une femme agit sous l’influence de l’Esprit Saint, l’évêque du diocèse doit :
1. engager une enquête canonique,
2. en transmettre les conclusions au Dicastère de la foi à Rome.
Celui-ci-ci prendra la décision finale après examen de tous les éléments de l’enquête canonique.
Mais une fois que la parole du prophète a été reconnue d’origine divine par le Dicastère de la Foi, c’est au pape et à toute l’Église d’obéir, non pas au prophète, mais à Dieu, dont le prophète est l’instrument.
Saint Paul le dit : “N’éteignez pas l’Esprit, ne méprisez pas les prophéties, recevez tout, discernez, et ce qui est bon, retenez-le.”
Voilà la parole de l’Évangile et donc la volonté de Dieu, sur la base de laquelle on peut affirmer que la prophétie est essentielle à la vie de l’Église. Tel fut l’avis autorisé du Révérend Père Joseph de Sainte-Marie, qui étudia Fatima et ne s’appuya que sur la doctrine la plus sûre de la tradition et du magistère de l’Église.